Serge Wellens, « chrétien poète » selon sa formule, est décédé le 31 janvier 2010 à La Rochelle, à l’âge de 82 ans. Dans la poésie de Serge Wellens, « la spiritualité hausse le quotidien vers l’universel », expliquait Robert Sabatier. Nous reprenons ci-dessous un extrait de l’homélie prononcée par le père Pascal-Grégoire Delage, lors des funérailles célébrées à Marans (Charente maritime), le 4 février 2010, texte transmis par Annie Wellens, écrivain.
« La voix s’est tue, et pourtant par delà le silence et la déchirure,
comme une rumeur de vie, bruissante est la parole,
sa parole à lui, hospitalière, gouailleuse, faussement naïve,
incisive, parfois révoltée, toujours passionnée…
La parole est bruissante quand bien même le livre se soit refermé.
Il nous faut oser prêter l’oreille pour entendre le poème sans fin célébrant la vie.
Nous n’existons que par la parole,
la parole qui invite à la vie, au devoir d’être,
la parole qui nous redit que notre marche a toujours un sens,
y compris celui de l’errance,
parce qu’allant d’un visage à un visage, d’un cœur à un cœur…
Nous sommes les disciples d’un Dieu nomade,
d’un Dieu que l’on n’assigne pas à résidence,
d’un Dieu qui marque la piste d’étranges signes, pour que, lui se dérobant,
nous nous découvrions alors dans notre vérité, simple et énigmatique,
chacune de nos vies alors comme une Parole prononcée par l’Éternel. »
père Pascal-Grégoire Delage
« J’habiterai cette lumière d’après la pluie qui souffle sur la braise des coquelicots, dans les blés, qui fait chanter les arbres et courir de joie les poules d’eau sur la rivière Le vent conduira l’ombre de ma main j’écrirai sur le sable un poème sans fin pour célébrer la vie ».Serge Wellens
On peut lire, sur le site La Lucarne des poèmes extraits de derniers recueils de Serge Wellens, notamment “Il m’arrive d’oublier que je perds la mémoire”, paru aux éditions Folle Avoine.